Des scientifiques identifient pour la première fois un ouragan spatial

Des scientifiques identifient pour la première fois un ouragan spatial

C'est la première fois qu'un vortex à haute altitude est aperçu dans l'atmosphère terrestre en train de remuer les aurores boréales à la manière d'un moulin à vent.

Lorsque le Soleil propulse une masse de particules chargées dans notre direction, de somptueuses aurores boréales font leur apparition : des rubans de lumière vibrante se mettent à danser dans le ciel au niveau des pôles magnétiques nord et sud. Mais de temps à autre, une mystérieuse nuée de lumières aurorales stagne au-dessus du pôle Nord. Que sont-elles ? D'où proviennent-elles ? Difficile à dire, d'autant plus que leur apparition coïncide avec les périodes d'accalmie du Soleil.

Une équipe internationale de scientifiques a peut-être trouvé la réponse : ce phénomène pourrait être le fruit de la rotation des aurores boréales suivant une forme peu orthodoxe, une spirale rappelant celle des ouragans, d'où le nom d'ouragan spatial choisi par les chercheurs.

En parcourant la montagne de données recueillies par un satellite de la Guerre froide, les chercheurs ont identifié un sursaut d'émissions aurorales à la verticale du pôle Nord, capturé avec un niveau de détail sans précédent. Comme le décrit l'étude parue en février dans la revue Nature Communications, une aurore inhabituelle apparue en 2014 au-dessus du pôle Nord avait un centre calme, que l'on pourrait appeler œil, avec des « vents » violents de plasma (un gaz chargé électriquement) tournant autour à la manière d'un vortex. D'une durée de 8 heures environ, l'aurore mesurait plus de 1 000 kilomètres de diamètre et s'étendait de sa base à environ 100 km au-dessus du niveau de la mer jusqu'à plus de 800 km d'altitude, dans l'espace.

Les aurores aperçues avant 2014 étaient peut-être également des ouragans spatiaux. Le cas échéant, cela signifierait que l'événement de 2014 n'est pas une découverte à proprement parler. Toutefois, comme l'affirme le chercheur en physique spatiale de l'université de Bergen en Norvège Kjellmar Oksavik, « c'est bien la première fois que nous le voyons en tant qu'ouragan, tant dans sa forme que dans son comportement. »

Il subsiste encore quelques incertitudes, notamment en ce qui concerne la fréquence de ces ouragans spatiaux et la quantité d'énergie transférée dans l'atmosphère terrestre par le phénomène.

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