Les signes d'une tectonique des plaques identifiés sur Vénus

Les signes d'une tectonique des plaques identifiés sur Vénus

Loin d’être immobile, comme les scientifiques le pensaient depuis longtemps, la croûte superficielle de Vénus serait divisée en blocs et soumises à d’importants mouvements trahissant une sorte de tectonique des plaques, estime une équipe internationale de chercheurs. Si cette découverte est confirmée, ce serait la première fois qu’un tel processus est identifié sur une autre planète que la Terre.

Depuis l’annonce, en septembre 2020, de la détection éventuelle de phosphine – une possible “bio-signature” – dans l’atmosphère de Vénus, notre plus proche voisine est sous le feu des projecteurs. L’existence de phosphine, petite molécule qui pourrait être produite par des micro-organismes, est certes controversée, sujette à d’âpres disputes, à coup de publications et contre-publications dans les revues scientifiques. C’est néanmoins un fait : Vénus suscite un fort regain d’intérêt auprès du grand public comme de la communauté des planétologues. Après avoir été délaissée pendant plusieurs décennies au profit de Mars, celle qu’on surnomme aussi “l’étoile du Berger” fait à nouveau rêver ! Preuve en est, les annonces récentes des agences spatiales américaine et européenne qui viennent de sélectionner trois missions d’envergure (Davinci+, Veritas et EnVision) pour partir explorer Vénus au tournant des années 2030. Objectif : comprendre pourquoi cette planète a connu un destin si différent de la Terre, cette dernière étant l’oasis que l’on sait, l’autre un enfer à la pression écrasante et à l’atmosphère surchauffée, où la température atteint à certains endroits plus de 450°C.

Des données radars collectées par la sonde Magellan

Les travaux qu’une équipe internationale de chercheurs vient de publier dans les PNAS ne démentiront pas cette effervescence actuelle, bien au contraire. En réanalysant d’anciennes données prises par la mission américaine Magellan – achevée en 1994, et dernière échappée en date de la Nasa vers la “jumelle maléfique” de la Terre –, ces chercheurs estiment avoir réalisé une importante découverte. Collectées à l’aide d’un radar imageur, ces données suggèrent que Vénus serait toujours géologiquement active. Elle serait le siège d’une sorte de tectonique des plaques, phénomène qui jusqu’à présent, dans le Système solaire, n’a été observé sur aucune autre planète que la Terre. “Nous avons repéré les motifs, qui n’avaient pas été identifiés comme tels jusqu’à présent, d’une déformation tectonique sur Vénus, processus guidé par des mouvements internes de la même manière que sur Terre”, annonce ainsi Paul Byrne, professeur à l’université d’État de Caroline du Nord (États-Unis) et auteur principal de l’étude.