UNE REFLEXION DU TOUT PREMIER DOYEN CONGOLAIS DE LA FACULTE DES SCIENCES DE L’UNIVERSITE DE KINSHASA , LE PR BUTSANA Zéphyrin
TRENTE JUIN 1960
Jour de l’indépendance de la République Démocratique du Congo (RDC). C’était un jeudi. Point de départ d’une nouvelle donne. Dès le départ, il y avait ce faux pas d’un discours improvisé. Les insensés ont applaudi. L’homme sage ne perd pas son temps à réfléchir sur le mal qu’on lui a infligé. Il regarde droit devant lui, devant la montagne de défis qui attendent ou barrent la route vers des jours meilleurs. Celui qui regarde derrière fait perdre à son peuple, d’innombrables opportunités. Ecoute Jésus lorsqu’il dit que celui regarde derrière lui n’est pas digne du royaume de Dieu. C’est en cela que Mandela, d’heureuse mémoire, a été une personne supérieure que nos enfants et arrière petits enfants ne devront jamais oublier.
Ne perd pas ton temps à la culture de la haine comme le font tant de fanatiques de notre Planète. Ces gens là, quelque fondé que soient leurs raisons, ne font pas avancer notre Planète. Ceux qui leur répondent par la guerre ont du moins le mérite d’arborer les raisons de la défense légitime contre des fous. Mais, là est le hic de la question, où se trouve la réponse la plus appropriée contre la haine ?
Même Jésus n’a pas su donner une réponse autre que l’amour du prochain. Cet amour qui doit aller, s’il le faut, jusqu’au sacrifice suprême, en faveur de ceux que l’on aime. Notre problème de fond, nous autre congolais est que nous n’aimons pas assez nos frères et nos sœurs, surtout les plus démunis. Que faisons-nous pour nos amis des villages lointains ? Sommes-nous capables d’aller passer la nuit dans tel ou tel village pour causer avec les villageois, pour prendre contact avec leurs problèmes du vécu quotidien ?
21 octobre 2016
C’est à ces préoccupations que devrait se consacrer bien des intellectuels de notre pays. Naturellement, cet effort de réflexion serait vain s’il n’était pas complété par des actions concrètes sur le terrain, actions suivies du fil back, recueillit dans le village et des actions appropriées qui en découleraient en toute logique. Sans cette chaine d’interaction avec l’arrière pays, nous ne pouvons qu’être l’illustration de ces thèses que nous croyons pourtant fausses de l’infériorité des peuples africains, pour ne pas dire des peuples noirs.
On a beau cité le succès de Tombouctou ou les réalisations des artistes américains, il ne reste pas moins vrai, que c’est au pied du mur que l’on juge le maçon. Relevons le niveau de vie de notre Afrique dénuée et dégradée et nous aurons répondu aux défis séculaires posés par ce prodigieux retard des peuples africains. Que d’autres viennent nous donner la main, c’est normal, mais l’essentiel de l’effort exigé doit provenir de l’Afrique elle-même.